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jeudi 23 juin 2011

Quelle ne faut pas ma surprise...

En train de lire

à la lecture de ce roman. En premier lieu, mes remerciements nombreux et sincères à Lionel Duroy pour les raisons qui vont être développées ci-après.

Son roman autobiographique résonne dans mon esprit comme un instrument mal accordé. Une enfance malheureuse, pleine de péripéties au milieu de dix frères et soeurs et surtout avec des parents d'une autre époque. La mère avec des rêves de grandeur et des regrets de n'avoir pu jouir d'une position sociale que laissait présager le nom marital à particule enjolivé du titre de baron, le père bonimenteur semblable aux vendeurs de boulevards comme il y en avait autrefois. Mais le comble c'est que sans un sou, endettés, la mère toujours enceinte car il n'est pas question de contrôler les naissances, le père précipite sa famille dans l'insouciance et la misère usant d'une apparente débrouillardise.

Cette mère hystérique, manipulatrice, destructrice, va mener Lionel à un gouffre noir où sont engloutis ses  carences affectives, ses désirs naissants, surtout lorsqu'un de ses frères après avoir contracter le choléra, va jouir d'une considération toute spéciale et de petits soins appropriés dûs à son état. Cette jalousie va marquer au fer rouge la vie de l'auteur. Il faudra attendre qu'il se mette à écrire pour que resurgissent les malaises : angoisse, insécurité, panique, désintérêt de soi et de tout (sauf pour la moto), peurs diverses, anxiété....

Et là j'arrive à un point de son histoire qui va me faire tressauter. Je cite

"Je ne sais pas comment Toto (diminutif attribué au père) s'y prend pour me faire entrer en quatrième à Saint-Joseph, un petit collège privé de Saint-Cloud, alors que mon dernier bulletin scolaire, celui de sixième, rédigé par les professeurs de Sainte-Croix de Neuilly, recommande mon redoublement ("dans un autre établissement") après avoir précisé que je n'ai le niveau en aucune matière.[...] Or, dans une matière au moins, le français, je me découvre suffisamment éveillé, non seulement pour comprendre, mais pour prendre du plaisir à étudier. Avec Melle Mullard*, qui a bon coeur, nous montons Le Bourgeois Gentilhomme, et je me retrouve parmi ceux qui reçoivent un rôle, ainsi que le costume qui va avec pour le spectacle de fin d'année[...] C'est grâce à Melle Mullard*, et à son Bourgeois Gentilhomme, que j'ose prudemment m'essayer aux rédactions, à la géométrie, au calcul, à l'histoire. Dans ces matières, sans pour autant briller, je gagne quelques points qui me placent dans la moyenne de la classe.[...]


L'étonnant pour moi est que Melle Mulard (avec un "l") a bien enseigné à Saint Joseph à Saint-Cloud, qu'elle est ma marraine et grande cousine ! Après avoir parlé avec elle de cette coïncidence ? qui n'en est pas une puisqu'elle a bien monté le
Bourgeois Gentilhomme avec la classe de quatrième !!!! 


Revenons au roman et à la biographie de Lionel Duroy. Sylvie, Agnès et Blandine vont tour à tour entrer dans son existence amoureuse et de par leur amour, vont contribuer  à lui donner un peu plus confiance en lui. Une femme l'a blessé profondément (sa mère), les femmes de sa vie intime vont panser à leur manière les plaies non cicatrisées. Sa profession aussi. Journaliste au grand périodique Libération, il va parcourir le monde en guerre (Nouvelle-Calédonie, ex-Yougoslavie), mener des enquêtes sur Le Pen, tortionnaire en Algérie ainsi que beaucoup d'autres, enfin à publier des morceaux de sa vie, non encore digérée à laquelle vont s'ajouter enfants, naissances, séparations, divorces et comme le dira Blandine "Hier soir, pendant que tu te rasais, je t'ai regardé. Tu ne m'as pas vue, tu étais dans tes soucis. Et cette nuit, je t'ai encore regardé dans ton sommeil. Je vois bien que tu te fiches complètement de Rome, tu voudrais être avec tes enfants. J'essaie de me protéger, de ne pas me laisser détruire par ton chagrin".













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