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mardi 19 janvier 2010

Ami de la vie en images


Photographe humaniste, IZIS nous a laissé des images reflétant la poésie et la réalité telle que la écrite Prévert en mots. Derrière une image il y a un mystère, à chacun d'y ajouter ses pensées selon ses émois et sa perception. Une exposition gratuite pour découvrir ou revoir les oeuvres d'IZIS à l'Hôtel de Ville de Paris du 20 janvier au 29 mai 2010, un événement exceptionnel.

Mais qui était IZIS ?
Né en 1911 en Lituanie, Israël Bidermanas apprend le métier de photographe dans son village dès 1924. Jusque 1930, il photographie la vie quotidienne de ses compatriotes puis arrive à Paris en 1931 où il est employé dans un studio dont il est ensuite gérant. En 1944, il est réfugié à Limoges et porte le pseudonyme d’Izis qu’il gardera par la suite. Engagé dans les F.F.I., il fait les portraits des résistants du Maquis de Grammont. De retour à Paris, il rencontre les photographes Sougez, Brassaï, Laure Albin-Guillot et présente sa première exposition à la Galerie La Boétie en 1946. Il devient reporter à Paris-Match en 1949 et sa collaboration au magazine durera 20 ans. Il réalise de nombreux portraits d’artistes, Colette, Camus, Breton, Eluard, Aragon, …En 1950 paraît son premier livre, Paris des Rêves, préfacé par Jean Cocteau. Puis il publie en 1951 Le Charme de Londres avec les textes de Prévert. De nombreux reportages se succèdent jusque 1969 : l’œuvre de Chagall au plafond de l’Opéra, le cirque et la Foire du Trône, l’Abbé Pierre, l’Algérie, Lourdes, Charlie Chaplin,…Il publie, toujours avec son ami Prévert, Le Cirque d’Izis en 1965 et Paris des Poètes en 1977 qui sera son dernier livre. Il est l’invité d’honneur des Rencontres Photographiques d’Arles en 1978 et expose à cette occasion au Musée Réattu. Il décède à Paris en 1980.

(photo Izis)
Chevaux aux yeux bleus et mal peints
chevaux à la crinière de crin
traversés d'une barre de cuivre
où le cavalier se tient
vous tournez sans jamais être ivres
et jamais vous ne dites rien
mais déchirante et déchirée
la musique marche sans arrêt
et planqués sur votre plaque tournante
sans jamais l'entendre vous tournez
Le coeur aime la mauvaise musique
et sans doute qu'il a raison
et les chevaux peut-être
qu'ils aiment les drôles de sons.

Jacques Prévert
Le grand bal du printemps

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