En voici un petit extrait :
"Je suis enfermée dans ma chambre depuis le début de l'après-mici.
Si Tani m'appelle, je suis mal. J'avais rendez-vous avec lui à 18 heures derrière le parking de Conforama. Il va penser que je l'esquive.
Mais qu'est-ce qu'ils croient ? Qu'être parent ça donne tous les droits ?On n'est pas à l'ONU ici. En plus, leur nouveau truc c'est interdiction formelle de traverser la grande cité. Ils ont peut-être la trouille que je me fasse serrer dans une tournante, qu'on me rackette ou d'autres trucs qu'ils ont vus à la télé. Comme si ça suffisait pas de m'imposer un couvre-feu à seize ans et de m'emmener de force chez le nutritionniste une fois par semaine parce que style, ouvrez les guillemets, je suis anorexique. Envoyez-moi témoigner chez Delarue tant qu'on y est. N'importe quoi ! Whatever je m'en tape.
C'est l'enfer depuis que le vieux a appris que je sortais avec un "gitan". Il fait aucune différence entre un gitan, un Turc, un Arabe ou un singe. C'est vraiment un gros raciste mon père. La honte. C'est démodé le racisme que je sache. Si seulement il pouvait aimer les gens comme il aime son labrador, sa vie serait beaucoup plus marrante."[...]

Un roman que je qualifie de roman-réalité. Les personnages habitant à la cité pourraient être aussi dans des quartiers de la ville je me suis rappelée mes élèves à Marseille ! Bref elle a du talent. Avec une verve gouailleuse et le langage verlan, les Gens du Balto font une peinture bien vivante du décor. J'ai ri plus d'une fois. Comme le montre l'extrait ci-dessus, l'auteure touche des points profonds comme le racisme, la précarité, l'handicap etc...
Pas étonnant que son roman ait remporté le prix des lecteurs sélection 2010 !

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