Ma grand-mère paternelle faisait du mieux qu'elle pouvait pour m'élever dans la tendresse et les petits soins à la mesure de ses moyens, le coeur vaste mais le porte-monnaie bien maigre. Chaque jour elle prenait le métro pour se rendre à son travail avec un changement long, très long en rentrant elle me disait à chaque fois "Je n'en peux plus de ces couloirs". Anatole France-Concorde-Chambre des Députés. Elle était comptable dans une entreprise de métallurgie dont les bureaux étaient à Paris.
Mon école n'était pas loin de la maison, je pouvais donc mener ma vie de façon autonome. Après l'étude du soir, retour au foyer, en hiver il y avait la corvée de charbon à monter de la cave jusqu'au cinquième étage. Une pièce était chauffée, la salle-à-manger où dans un coin trônait le merveilleux poêle "Godain" tout en rondeur. Je faisais mes devoirs manquants ou mémorisais ma récitation en écoutant à la radio "Salut les copains".
Mais le samedi tout était différent. D'abord la sonnette de l'école annonçait la fin des classes à quatre heures et demie et ma grand-mère ne travaillait pas. C'était le jour de fête. Elle venait me chercher à la sortie et nous allions main dans la main à la boulangerie où elle me disait "Choisis. Que veux-tu pour ton goûter ? Un éclair au chocolat ? Une tranche de tropézienne ?" Souvent j'optais pour cette dernière. J'avais en croquant dedans de la farine plein le museau. Un régal. Un jour faste dans ma vie d'enfant, un souvenir sucré pétri d'émotion dans ma vie de sexagénaire.
signature de Coxiland. Merci.
ces bonheurs d'enfance faits d'une friandidise et de beaucoup d'amour sont des viatiques pour la vie
RépondreSupprimermicheline
Un beau souvenir sucré.
RépondreSupprimercharmant souvenir que tu nous livre là...
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